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Robes et génétique

Fruit du hasard dans la plupart des cas jusqu’à il y a quelques années, il est maintenant possible de forcer un peu le destin. Il faut savoir toutefois que certains reproducteurs, de par leur génétique, ne pourront jamais produire de poulain noir sur leur première génération, c’est aussi pour cela que cette robe est rare. Tout est donc bien une question d’hérédité. C’est en fait simple et complexe à la fois. Nous allons donc tenter de vous éclairer au mieux pour vous aider à vous y retrouver.

D’où vient la Robe Noire ?

En analysant de près les pedigrees des chevaux arabes noirs actuels, on s’aperçoit qu’il s’agit majoritairement d’importations américaines qui ont eu lieu dans les années 30 et 60 en provenance d’Egypte. Dans une infime proportion, on trouve des lignées polonaises (Bask) et parfois allemandes (Gharib) notamment mais lui aussi en provenance d’Egypte.

 

En 1932 le docteur Babson importa aux USA 7 chevaux arabes d’Egypte (2 mâles et 5 juments) : Fadl (étalon gris), Maaroufa (jument grise), Bint Bint Durra (jument Alzanne), Bint Bint Sabah (jument baie), Bint Bint Sadaa (jument alzanne), Bint Serra (jument Baie) et un mâle qui hélas mourut à son arrivée sur le sol américain. En croisant ces chevaux importés il obtint en 1947, Fa Serr (par Fadl et Bint Serra) son premier poulain noir. Ce poulain est le pur fruit du hasard, les parents n’étant pas noirs. Sur quatre générations de reproducteurs, aucun noir n’avait été signalé. Adulte, Fa Serr engendra 20 poulains noirs, mais jamais d’alezan. Il est évident qu’il était homozygote. Ses propres produits sont donc les premiers producteurs d’une lignée noire aux USA. L’influence de Fa Serr va être multipliée par la production noire de ses fils : Fa-Rousse : père de 24 noirs, Khemahr : père de 20 noirs, Ozem : père de 20 noirs, Negem : père de 17 noirs. Ce dernier ne produisit jamais d’alezan sur 93 produits, il est le seul noir homozygote. Souvent oublié, il est l’unique responsable de plusieurs lignées ininterrompues de ce qui peut être considéré comme une lignée noire homozygote. Plus tard, toujours aux USA, la ferme de Malabar croisa l’arrière petit fils de Fadl, Sa Zarka (père de 10 noirs) et produisit l’illustre Malabar King – Prince Ebony (à ne pas confondre avec le second Malabar King, qui donna 101 produits noirs). Citons aussi Malabar Duke (60 noirs) et Malabar Sheik (35 noirs).  Malabar King – Prince Ebony n‘a jamais produit d’alezan sur 134 poulains. Il est considéré comme l’un des principaux pères des chevaux arabes d’aujourd’hui. Sa Zarka n’a également jamais eu de poulain alezan et a créé sa propre dynastie dans la ferme de Malabar.

En 1932, l’étalon Zarife et la jument Roda (tous deux gris), sont importés par l’élevage Maynesboro et là aussi le plus pur hasard leur fit produire l’étalon noir Hallany Mistanny qui engendra 16 poulains noirs. On voit donc bien par ces exemples que le noir est arrivé avec des reproducteurs non noirs qui portaient dans leur génétique le gène noir qui ne s’était pas encore exprimé. Une majorité des chevaux arabes noirs égyptiens d’aujourd’hui semble aussi provenir de l’illustre étalon gris Nazeer. La lignée de Nazeer est un excellent exemple du gris qui masque le phénotype noir. En fait le noir s’est caché derrière le gris pendant plusieurs générations, jusqu’à ce que la bonne combinaison des gènes des reproducteurs permette au noir de s’exprimer.

 

Généralité sur la robe noire

Tous les facteurs servant à identifier les couleurs ne sont pas encore entièrement connus. Les chercheurs et les experts révisent sans arrêt leurs connaissances mais tous s’accordent à dire qu’à la base il y a trois couleurs de robe chez le pur sang arabe : alezan, bai et noir. C’est une classification excessive, car réductrice, mais l’étude de la génétique étant très complexe, cela permet moins de confusion. On sait que certaines couleurs n’existent pas chez le pur sang arabe (palomino, crème, isabel, pie : à ne pas confondre avec le sabino,…). Tout d’abord un poulain qui deviendra ensuite noir va naître le plus souvent d’une couleur gris souris ou bai (en général très foncé qu’on peut comparer au chocolat).(voir photo ci-contre: Sheykh Souhila une de nos juments qui est née gris souris et qui est désormais noire)

 

Un poulain qui naît vraiment noir, en général, deviendra gris. Quelques autres fois il naîtra a moitié gris souris/moitié noir, dans ce cas précis il peut devenir noir ou gris si l’un des parents est gris. Il est difficile de repérer les chevaux noirs dans les pedigrees car il arrive très souvent que les chevaux noirs soient appelés « bai brun foncé » ou «  noir pangaré » par leur signalement et donc ne sont pas considérés comme noirs alors qu’en réalité ils le sont. Il a souvent suffi qu’au moment du signalement, le cheval soit en période de mue et paraisse plutôt bai que noir et le signalement devient ensuite caduque. Parfois des chevaux ont même été signalés alezan brulé alors qu’ils étaient noirs. Dans tous les cas il ne faut pas confondre le noir pangaré avec le noir car un noir pangaré est génétiquement bai et non noir. Le cheval noir pangaré a un fond de robe noir avec des reflets roux sur les naseaux et les flancs. Un connaisseur ne peut les confondre avec un noir pure. Très souvent les noirs varient un peu de robe entre l’hiver et l’été, ils paraissent roussis. Certains chevaux noirs ne roussissent jamais l’été, on les désigne plus particulièrement par le terme « Jet Black » : ces derniers naissent toujours noirs. (voir photo ci-contre: Sheykh Arwa, une autre de nos juments qui est née noir et qui l'est bien restée!)

 

Voici une photos de deux poulains qui sont aujourd'hui tous les deux noirs: Sheykh Arwa à droite (Orientika Arabians) et Nahil Ibn Shahnan (Tariifa Arabians, Catherine Roger). Vous pouvez bien voir leur différence de robe!

 

 

Les autres noirs qui roussissent sont réellement noirs mais ont cette particularité de devenir un peu bai l’été. C’est pour cela que les haras nationaux utilisent peu le terme noir dans leur descriptif des chevaux et préfèrent utiliser les termes erronés pour un vrai noir de « noir pangaré » ou « bai brun foncé ». Mais quand on a la preuve par le test de coloration que le cheval est bien noir, il faut savoir imposé qu’ils inscrivent le cheval noir et non bai.

Homozygote/ Hétérozygote

Visuellement on ne voit pas de différence sur les chevaux. Tout est question de génétique et d’hérédité. En effet tous les gènes vont par deux et donc un cheval qui reçoit deux gènes noirs de ses parents est homozygote sur le noir, par contre, s’il n’en reçoit qu’un, l’autre étant forcément alezan, visuellement il sera noir mais pourra produire de l’alezan et est donc considéré hétérozygote pour le noir.

Deux noirs croisés entre eux, sans considération de gènes, ne peuvent produire que du noir ou de l’alezan mais jamais du bai puisque le gène bai est dominant (sinon le cheval serait bai et non noir). Ils ne peuvent pas non plus produire de gris puisqu’il faut obligatoirement au moins un gris pour produire un gris.

Deux noirs homozygote ne peuvent produire que du noir homozygote et donc ainsi 100% de noir.  Un noir homozygote ne peut jamais produire de poulain alezan, même avec des juments alezanes.

Deux hétérozygotes produiront 25% d’alezan, 50% de noir hétérozygote et 25% de noir homozygote. C’est ce qui s’est passé pour notre premier poulain, issu du croisement de deux noirs hétérozygotes, le poulain est de couleur alezan :

On comprend donc ainsi l’intérêt des éleveurs de rechercher des reproducteurs (juments et étalon) noirs homozygotes ou d’avoir un étalon homozygote et des juments hétérozygotes (ou bien le contraire) qui assureront la certitude d’avoir du noir à 100%.

Vous trouverez ci-contre la photo de Meranti Shahnan,étalon HOMOZYGOTE à l'élevage Tariifa Arabians (Catherine Roger), père de nos juments. Il ne produit donc JAMAIS d'alezan, même avec des juments alezannes.  

 

 

Voici également notre étalon AR Shabdis, qui lui est HETEROZYGOTE. Cela signifie qu'il peut produire des poulains alezans avec une jument alezanne et également avec des juments noires hétérozygotes (voir tableau des croisements des robes dans l'article suivant)

Ci-contre vous trouverez  un autre tableau, qui permet de savoir vos chances d’avoir telles ou telles robes suivant les croisements que vous ferez. Le gris n’est pas dans ce tableau, car les chercheurs n’arrivent pas encore à déterminé la formule génétique du gris. Toutefois pour avoir un poulain gris, il faut au moins qu’un des deux parents soit gris. Dans de rares cas, deux gris peuvent donner un noir. Vous pouvez télécharger le document pour mieux l'étudier.

 

 Pour rappel:

Génotype : ensemble de l'information génétique d'un individu et plus précisément, c'est l'ensemble des gènes que possède un individu donné.

Phénotype : caractéristiques physiques et physiologiques d'un individu, résultant de son génotype et de son environnement
 

 

Source de l'article: Cheval Arabe France

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